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30 janvier 2011

Sourire Quand Même

"La gueule cassée n'a pas besoin d'admiration, elle est l'image du devoir accompli " (Latzarus)

L'écriture du recueil s'étoffe et je me dois d'aborder tous les sujets. Le sujet est douloureux. La guerre a laissé 300 000 mutilés et deux millions d'hommes souffrant d'une invalidité d'au moins 10%. J'ai souhaité écrire sur ces hommes meurtris et en quête d'une identité perdue à tout jamais...Les Gueules Cassées.

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La délégation "Les Cinq" Gueules Cassées à Versailles,


La photographie présente cinq blessés de la face. Les visages atrocement mutilés témoignent de la violence du traumatisme et de la brutalité de la guerre. D’où viennent ces cinq soldats ? Comment se trouvaient-ils là ? C’est à Clemenceau lui-même que revient l’initiative d’avoir associé des mutilés à la cérémonie. Le gouverneur militaire de Paris prit contact avec le médecin-chef du service des " faciaux " de l’hôpital du Val-de-Grâce afin de désigner une délégation de cinq blessés. Deux cents mutilés du visage s’y trouvaient encore en traitement.




Le choix du médecin-chef H. Morestin se porta sur l’un des plus anciens blessés maxillo-faciaux de son service, hospitalisé depuis plus de quatre années : Albert Jugon. Mobilisé en août 1914 dans le 1er régiment d’infanterie coloniale, il avait été blessé en Argonne au début de la guerre. La moitié de son visage et de sa gorge avait été emportée par un éclat d’obus.






De droite à gauche : Albert Jugon décédé en 1959,  Eugène Hébert, un ami d'enfance d'Albert Jugon, mobilisé au 315e régiment d'infanterie, décédé en 1957. Henri Agogué, du 4e bataillon de chasseurs à pied, mort en 1935. Pierre Richard, du 102e bataillon de chasseurs à pied, mort en 1965. Et André Cavalier, du 2e zouave, blessé à Dixmude le 4 mai 1915 et décédé le dernier, en 1976. Tous des fantassins appartenant le plus souvent à des unités de choc.

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Sophie DELAPORTE est historienne. Cet ouvrage émane d'une recherche générale sur le discours médical pendant la Grande Guerre. Il étudie au coeur du premier conflit mondial, la violence de la guerre infligée au corps. Du champ de bataille au poste de secours, des premiers soins aux débuts de la chirurgie réparatrice.
L'auteur tente d'expliquer l'attente et les souffrances des "Gueules Cassées". A la détresse physique se conjugue, en effet la détresse morale, inhérente à la mutilation...

QUITTER LE CHAMP DE BATAILLE

 
De la blessure à l'ambulance
Un centre spécialisé de l'avant : Amiens
Le centre spécialisé de carrière La reconstruction d'un visage? Le blessé de la face et la chirurgie réparatrice

LA BLESSURE AU VISAGE : UNE QUESTION D'IDENTITE
La renaissance du défiguré
Blessé de la face et personnel médical
Le défiguré et sa famille " L'enfer, c'est les autres "

L'UNION DES " FRERES DE SOUFFRANCE "
Naissance et essor de l'union des blessés de la face
" Ceux de 14 " et les nouvelles générations de " gueules cassées "

Cet ouvrage a reçu le prix des musées de l'armée...





Et un ouvrage publié en 1960 aux Nouvelles Editions Latines (NEL) consacré au Colonel Picot Fondateur et Premier Président de l'Association des Gueules Cassées. Une boigraphie consacré à cet homme généreux et respecté de ses soldats durant le conflit.


"Brunswcik (vice-président de l'Union)  pouvait dire un jour : "le colonel nous a appris ce qui fallait apprendre aux gosses meurtris que nous étions.II nous a pris en main, comme un éducateur moral et, avec notre visage horrible, nous a rendu notre dignité" ...( page 65 Le colonel Picot et les gueules cassées"

Parce qu'il y a une gêne chez les uns, une répugnance chez les autres, le colonel saura éveiller en eux un sentiment de générosité , de bonté mutuelle, qui permettra à tous les blessés de la face de montrer ce qu'ils ne sont plus. "Sourire quand même, mes chers amis, doit être notre devise" a dit le colonel...(page 63 Le colonel Picot et les gueules cassées")


Pour en savoir PLUS

A lire : La Valse des Gueules Cassées de Guillaume Prevost
A visionner : La Chambre des Officiers d'après le livre éponyme de Marc DUGAIN

(Je recherche le livre d'Henriette Rémi : Hommes sans visage Lausanne SPES 1942 )

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